jeudi 9 juin 2011

Le cheval et l'homme

La première rencontre entre l'homme et le cheval remonte peut-être à un million d'années, voire davantage, mais ces rapports demeurent longtemps ceux du prédateur et de la proie[33]. La découverte la plus récente concernant la domestication du cheval la fait remonter à 5 500 ans, dans l'actuel Kazakhstan, au sein de la culture Botai[34]. Auparavant, on ne dispose d'une preuve irréfutable de domestication qu'avec la découverte de trace d'utilisation de chariots funéraires dans la Culture d'Andronovo vers le IIe millénaire av. J.-C.. Selon l'hypothèse kourgane, la domestication des chevaux a eu lieu en Ukraine, vers IVe millénaire av. J.-C..
Article détaillé : Domestication du cheval.

Historique de l'utilisation

Article connexe : Rôle du cheval dans la guerre.
Le cheval devient l’auxiliaire favori de l'homme durant des millénaires[35], mais cette « exceptionnelle » association, qui a significativement contribué à l'évolution de la société, se reflète désormais peu dans les utilisations modernes de l'animal. En effet, le rapport homme-cheval se transforme radicalement au cours du XXe siècle, avec la fin du transport, de l'agriculture et de la guerre à cheval dans la plupart des pays. Parallèlement, les cavaliers évoluent : militaires, agriculteurs, voyageurs et marchands laissent leur place aux cavaliers de loisir, souvent des citadins à la recherche de sensations et d'un contact avec la nature. Les peuples cavaliers prouvent encore à quel point l'utilisation du cheval a été déterminante[33].

Antiquité

Article détaillé : Cheval dans l'Antiquité.

Mosaïque romaine d'une course de char, Sicile, IIIe/IVe siècle
En Europe, les Grecs, Romains et Byzantins utilisaient le cheval pour la guerre, les communications, le transport mais aussi les courses de chars. De leur côté, les Celtes vénéraient Épona, déesse des chevaux, dont le culte nous a été transmis du fait de son adoption par les troupes équestres romaines. Au Moyen-Orient, certaines tribus Perses semblent avoir sélectionné les pur-sang arabesModèle:Ref insuffisante, chevaux du désert, robustes et élégants, ils inventent aussi le polo. Lorsque les Hyksôs envahissent l'Égypte au XVIIe siècle av. J.-C., les Égyptiens n'utilisaient les chevaux que pour des tâches civiles. La cavalerie, qui fera la puissance des pharaons du Nouvel empire, était alors du côté de l'ennemi et sera un facteur déterminant dans la défaite égyptienne. En Afrique, la cavalerie numide est une unité importante des armées carthaginoises lors des guerres puniques tandis que la cavalerie romaine était réputée médiocre.
En Asie, le plus ancien char hippomobile à nous être parvenu intact provient de la tombe de l'empereur Chinois Wu Ding, mort en 1118 av. J.-C. Le cheval était peu utilisé comme animal de trait dans l'agriculture mais les Chinois seraient à l'origine du collier d'épaule. Ils utilisèrent l'étrier au VIe siècle av. J.-C., la cavalerie formant le gros des troupes chinoises. Le cheval (馬) sert de moyen de transport et de communication (coursier). Quand le jeu de polo perse arriva à la cour de l'empereur, tout le monde s'en éprit. Les Chinois ne faisant pas d'élevage permanent des chevaux, ces derniers restaient un produit de luxe importé du Moyen-Orient.
Au Japon, le cheval sert d'animal de combat, de coursier et au transport de marchandises, mais dans ce dernier cas il est guidé par des hommes à pied[réf. souhaitée], ce qui limite son potentiel. Des peuples d'Asie ont développé une unité militaire originale qui est l'archer à cheval.

Moyen Âge

Article détaillé : Cheval au Moyen Âge.

Joute bavaroise du XVe siècle

Arrivée des croisés à Constantinople
Au Moyen Âge, des types spécifiques d'animaux sont développés, dont beaucoup ont disparu. Le destrier est le plus connu, à travers l'image d'un énorme animal bardé de fer associé à son chevalier en armure complète ; toutefois, cette représentation bien connue à l'époque moderne ne reflète que peu la réalité historique[36]. Les prestigieuses et puissantes montures de guerre sont capables de porter jusqu'aux 225 kg que peuvent représenter le chevalier en armure, le poids de l'armement, la large selle et son caparaçonnage de fer et de cuir[37],[38]. Un cheval plus rapide, le « coursier » est également utilisé pour la guerre[39]. Les chevaux de prestige et de parade, dits « palefrois », étaient également réputés très coûteux[40], tout comme la haquenée, cheval des dames fortunées. Le « roussin », cheval à tout faire, était de moindre valeur et sert occasionnellement de monture aux chevaliers les plus pauvres ou de « cheval de bât »[39]. L'utilisation des chevaux de traction fut accrue grâce à l'invention du collier d'épaule connu en Chine depuis le IVe siècle, et qui fut généralisé en Europe au XIIe siècle, permettant au cheval de trait de remplacer avantageusement le bœuf dans les exploitations agricoles[41]. Les chevaux médiévaux étaient nommés d'après leur lieu d'origine, par exemple « cheval espagnol », mais on ignore si ce terme se référait à une race ou plusieurs[42]. D'importants progrès technologiques, souvent issus d'autres cultures, ont permis des changements capitaux dans l'équipement équestre à la fois pour la guerre et l'agriculture. L'amélioration des selles ainsi que l'arrivée de l'étrier, du collier d'épaule et du fer à cheval en particulier, sont des avancées significatives pour la société médiévale. Au Moyen-Orient, les chevaux portent les cavaliers Islamiques jusqu'en Espagne et des échanges culturels eurent lieu à l'occasion des croisades et des invasions maures. Huit croisades ont lieu entre 1097 et 1300 et font se rencontrer deux cultures équestres radicalement différentes, les chevaliers chargeant lourdement et essayant de désarçonner leurs adversaires, les Bédouins cherchant à tailler l'ennemi en pièce[a 1]. En Asie, la cavalerie est la principale force des armées mongoles et tartares.
Les chevaliers ont rapporté quelques chevaux arabes en Europe. Richard Cœur de Lion importe les premiers Pur-sang arabes. Le cheval n'est pas consommé pour sa viande car l'Église l'interdit[40].

Renaissance et temps modernes


Les académies d'équitation privilégient le dressage du cheval, ici un travail sur deux piliers
Article détaillé : Cheval à la Renaissance.
Le destrier du Moyen Âge est l'allié du chevalier lors des combats, cependant, des défaites de la France, comme celle de Crécy-en-Ponthieu, pendant la guerre de Cent Ans (en 1346), montrent l'insuffisance et la piètre qualité de la cavalerie. Ainsi, les écuries royales prennent de l'importance sous François Ier[a 2]. La puissance de feu de l'artillerie montra les limites des destriers, peu maniables. Des académies d'équitation furent créées, notamment en Italie, pour obtenir des chevaux plus légers, maniables, permettant de sortir de la mêlée des combats[37]. L'Italie a vu se créer les principales académies d'équitation de la Renaissance. Vers 1130, un groupe d'écuyers byzantins créa une académie d'équitation dans le sud de l'Italie. Frederico Grisone relança l'Académie de Naples en 1532. Il écrivit le traité d'équitation Ordini di cavalcare en 1550. Cesare Fiaschi fonda sa propre académie en 1534. L'Italien Gian Battista Pignatelli forma, dans l'académie crée par Grisone, les deux écuyers français Salomon de la Broue et Antoine de Pluvinel. La famille impériale des Habsbourg fonda en 1580 un nouveau haras, dans la localité slovène de Lipica, appartenant à l'époque à l'Empire autrichien. L'élevage du Lipizzan est liée à ce haras. En 1572, le premier hall de l'école espagnole (Spanische Reitschule) de Vienne fut construit[43].
Élevage et haras nationaux
Article détaillé : haras nationaux (France).

Louis XIII devant La Rochelle
Sous Louis XIII, la cour du roi prend de l'importance. Les grands seigneurs délaissent leurs domaines et leurs élevages au profit des Tuileries. Les petits élevages s'éteignent, alors que la France manque d'étalons de qualité. Ces derniers sont alors importés de pays limitrophes comme l'Espagne[a 2].
En 1639, un édit royal recommande la fondation de haras. Cependant, il faut attendre un arrêté de Colbert, sous Louis XIV pour que l'élevage français prenne tournure : cet arrêt du Conseil du Roi du 17 octobre 1665 crée les bases des haras nationaux. Les grands principes en sont la répartition sur le territoire d'étalons royaux confiés à des garde-étalons, l'approbation des étalons privés et les encouragements aux jumenteries. Le premier haras national voit le jour à Saint-Léger-en-Yvelines. Il comprend 300 juments et une dizaine d'étalons[a 2].
En 1730, Louis XIV transfère le haras de Saint-Léger-en-Yvelines en Normandie, dans le Haras du Pin. L'état importe des reproducteurs du Holstein, du Danemark, du Mecklembourg, d'Angleterre et d'Orient afin d'améliorer ses chevaux[a 2].
Vers le XVIIIe siècle, la création de haras, d'écuries et d'écoles de dressage renforce la renommée des chevaux royaux. Les chevaux deviennent plus légers et plus souples[a 2].
À la veille de la révolution française, l'état possède quinze haras nationaux et près de 750 reproducteurs. Les haras nationaux sont supprimés par l'assemblée constituante en 1790[a 2].

Conquête du Nouveau Monde

En Amérique, les premiers colons espagnols réintroduisirent le cheval Barbe et andalou dans les deux continents américains. L'espèce y avait alors disparu depuis plus de huit millénaires. En 1519, Les conquistadores de Hernán Cortés, amènent avec eux onze chevaux et six juments[44], dont deux avaient une robe pie et cinq autres une robe tachetée. Ils étaient les premiers ancêtres des mustangs, ces chevaux retournés à l'état sauvage et qui ont pour la plupart une robe tachetée. Le fait que les Amérindiens n'aient jamais vu ces bêtes aida les conquistadores à se faire passer pour des divinités et à remporter ainsi de nombreuses batailles. Cortez aurait déclaré : « Nous devons notre victoire à Dieu et à nos chevaux ».
Le cheval se répandit alors rapidement sur ces terres, principalement en Amérique du Nord. À la période de la conquête de l'Ouest, plusieurs centaines de milliers de chevaux sauvages sont répartis à travers le continent. Au XVIIIe siècle, les Amérindiens élevèrent de grandes hardes de chevaux dont le nombre total dépassa les cent cinquante mille individus[réf. nécessaire]. À partir de ces mustangs dressés émergèrent les palominos. Les Indiens Nez-Percés opérèrent également des sélections à partir des mustangs pour obtenir l'appaloosa.
En Europe, les Anglais croisèrent des chevaux pur-sang arabes et Barbes avec des espèces indigènes pour créer les pur-sang anglais, race de cheval de course.

Époque napoléonienne


Napoléon avec ses généraux
Les chevaux ont un rôle indispensable dans les conquêtes napoléoniennes. Les pur-sang arabes étaient les chevaux de choix pour la cavalerie des troupes. Par le biais des campagnes de l'empereur, ce type de cheval s'est retrouvé en Europe centrale et en Russie. Un étalon, capturé près de Leipzig, par exemple, a donné naissance, grâce à différents apports de sang, à la race hongroise Nonius (Haras de Mezöhegyes).[réf. nécessaire]
Entre 1800 et 1815, Napoléon, cavalier au style peu académique mais résistant et intuitif, possédait 1 730 chevaux réservés à sa monte personnelle. Le Vizir, petit arabe gris d'1,35 m, son plus célèbre cheval, a été empaillé et se trouve exposé en 2006 au Musée de l'armée des Invalides[45].
Les écuries impériales, créées en 1803-1804, regroupent l'équipage de selle, l'équipage d'attelage et l'équipage de campagne ou des transports. Leur effectif crût rapidement jusqu’en 1808, pour se stabiliser autour de 500 chevaux. Les écuries impériales furent démantelées en partie à la fin de l’Empire.
Article détaillé : Haras sous le Premier Empire.

Activités liées au cheval

L’élevage de chevaux emploie environ 47 000 professionnels en France[46] dont 11 000 élèvent des chevaux de trait et n'ont souvent que deux ou trois juments.

Métiers

Article détaillé : Métiers équestres.
Plusieurs métiers existent autour du cheval[47]. Les cavaliers professionnels dans les haras, les Maréchaux ferrants(qui s'occupent de la ferrure et des sabots des chevaux) ou les accompagnateurs de tourisme équestre (ATE) qui organisent les randonnées. Certains métiers sont spécialisés dans les soins apportés aux chevaux. La valeur économique ou affective de ces animaux expliquent la diversité des soins et les coûts que certains propriétaires peuvent donner à leur cheval. Il faut ajouter les métiers annexes comme la confection et la vente d'outils et d'instruments spécialisés : les selliers-bourreliers confectionnent les selles et les brides. On ajoute aussi les jockeys et drivers, les moniteurs, les éleveurs, les agents des haras nationaux, les cavaliers de spectacle, les gardes républicain, les grooms (palefrenier ou soigneur), les entraîneurs, les marchands de chevaux, les vendeurs en écurie, les loueurs d'équidés, les auxiliaires de santé, et la filière de la boucherie.

Médecine équine

Article détaillé : Médecine équine.

Un vétérinaire prenant une Radiographie d'un antérieur
En 2004, 262 vétérinaires sont spécialistes équins en France[48]. Il existe également une recherche dans le domaine de la génétique équine.
D'autres professions concourent aux soins médicaux. Les dentistes équins ont pour activité principale le limage des dents car celles du cheval poussent tout au long de sa vie. Les ostéopathes équins pratiquent une thérapie manuelle en appliquant les mêmes principes que l'ostéopathie pour l'homme. Les maréchaux-ferrants orthopédistes soignent certaines pathologies du pied en mettant des ferrures orthopédiques. Les palefreniers-soigneurs s'occupent des soins légers.
Il existe plusieurs techniques de relaxation telles que l'aromathérapie et la massothérapie. L'aromathérapie consiste à traiter un cheval à base d'huiles essentielles. L'aromathérapie est la base de la massothérapie. Dans cette dernière, on utilise souvent les huiles essentielles pour effectuer les massages. Dans le soin des blessures des jambes, l'hydrothérapie peut être utilisée, soit par massage par jet d'eau ou en faisant nager le cheval.

Dressage et éthologie


Cheval de dressage sur une reprise
Article détaillé : Éthologie équine.
Après bien d'autres théories (mécanique, psychologie animale...), les techniques de dressage des chevaux se basent sur l'éthologie. Ainsi des dresseurs de chevaux s'en réclament et font des présentations de leur méthode, donnent des cours de « méthode éthologique » de dressage et aident à reprendre en main des chevaux qui présentent des difficultés dans leur relation à l'homme et notamment des risques. Ces dresseurs peuvent être qualifiés de « chuchoteurs », traduction littérale de leur appellation anglaise de Horse whisperers issus du milieu « western » américain.
Les pionniers sont pour ne citer qu’eux : Ray Hunt, Monty Roberts et Tom Dorrance (Américains tous les trois), ceux-ci se sont penchés sur la transmission de méthodes entièrement fondées sur l’éthologie [49].
On distinguera donc utilement les deux acceptions du mot éthologie équine. L'une présente les résultats des observations et expérimentations scientifiques sur le comportement du cheval. La seconde regroupe un ensemble de pratiques de dressage plus ou moins inspirées des théories et résultats de la précédente.
Le dressage d'un cheval peut être effectué selon des pratiques inspirées de l'éthologie. L'étude de la gestuelle, des mouvements d'oreilles, des attitudes de la tête permet de déterminer l'humeur du cheval, ses émotions. Par exemple :
  • si un cheval couche les oreilles fortement en arrière, il est en colère ; s'il les pointe vers l'avant, il est attentif ;
  • sa bouche qui bouge de façon habile exprime elle aussi divers comportements, si ses lèvres sont souples et détendues c’est qu’il est calme, quand il sera endormi sa lèvre inférieure va pendre, au contraire si elles se crispent il voudra alors montrer qu’il est nerveux ;
  • la tête et l’encolure sont également très expressifs, l’affection sera exprimée par des gestes lents et doux alors qu'au contraire il sera irrité avec des mouvements rapides et appuyés ;
  • ses membres peuvent frapper le sol en cas d’impatience et de colère, voire d’énervement.
Pour mieux comprendre les réactions du cheval, il faut considérer qu'il exprime et s'exprime pour les autres chevaux, ce qui évite de lui prêter, à tort, des intentions humaines. L’animal sera apaisé avec des gestes larges et détendus de votre part, par contre des gestes rapides et saccadés auront tendance à l’effrayer [50].
La hiérarchie joue un rôle important et un rapport de dominance clair doit être établi entre le dresseur et son élève, ainsi que la mise en confiance du cheval. Celui-ci doit concentrer son attention sur le dresseur tout en restant libre d'agir à sa guise. C'est de lui-même qu'il décide de suivre l'homme et d'exécuter ses demandes, sans la moindre contrainte directe.
L'éthologie remplace utilement l'idée d'une « psychologie du cheval », toujours susceptible d'être une projection anthropomorphique (« je me mets à la place du cheval »). « Vouloir donner à son cheval ce que l'on voudrait soi-même part d'un bon sentiment, mais ce n'est pas la meilleure manière de procéder si l'on souhaite vraiment le rendre heureux. De la même façon, la communication homme-cheval doit se faire autant que possible en « langage cheval » : ce n'est pas tant à l'animal d'apprendre à interpréter les réactions humaines qu'au cavalier de savoir s'adapter à son cheval.»
Les deux principales utilisations du cheval sont soit d'être une monture pour un cavalier, soit d'être un animal utilisé dans des travaux de traction. Ces deux objectifs donnent lieu à une classification entre le cheval de selle et le cheval de trait.

Commerce lié aux chevaux

Il existe trois filières pour le commerce des chevaux. La première est liée au monde des courses. Les chevaux naissent dans des haras spécialisés dans la sélection. Ils peuvent être mis en vente aux enchères, vendus et placés par leur propriétaire dans des haras qui se chargeront de les entraîner et de les faire courir. Après leur carrière, ils sont destinés ou non à la reproduction en fonction des résultats. Au milieu des années 2000, la valeur en France d'un foal destiné au galop de niveau moyen était de 25 000 € et 30 000 € en moyenne, mais entre 10 000 € et 20 000 € pour un trotteur. Les gains générés par les victoires aux courses peuvent être substantiels. Par exemple, le cheval appelé « Lawman » vendu yearling à un prix de 75 000 € en 2005 a rapporté 1 858 000 € à son propriétaire en 2007. Certains investisseurs créent des sociétés pour les acquérir et louent des places dans les haras pour les entraîner et les faire courir. Les meilleurs chevaux de plat se négocient à plusieurs millions d'euros.
Un cheval sans "pedigree" peut valoir moins de 1 000 € pour ces deux filières, parfois même des chevaux jugés mauvais sont vendus aux prix de la masse de viande (150 à 500 €) ; mais un cheval sans pedigree peut aussi être vendu à un prix aussi élevé qu'un cheval de grande filiation si on a détecté en lui de très grandes capacités.
La troisième filière concerne les animaux destinés au loisir, au tourisme ou aux travaux. Elle est plus traditionnelle et moins formalisée.
Pour les mâles aux résultats sportifs remarquables, la semence pour l'insémination artificielle est une source de revenus non négligeable. Les chevaux des trois filières peuvent terminer leur vie aux abattoirs et être donc cédés à moins de 800 € en 2007. La vente pour cette fin est, selon certaines sources, essentielle à la pérennisation de l'activité des petits éleveurs et donc du maintien de la diversité. [réf. nécessaire]

Utilisation en sport et loisir


Concours de saut d'obstacles
Articles détaillés : équitation, sport équestre et sport hippique.
De nos jours, le cheval est généralement utilisé en équitation pour le loisir (randonnée ou balade en calèche), dans les sports équestres, dans les sports hippiques et comme animal de spectacle. Le cheval est aussi parfois apprécié comme animal de compagnie. Il existe toujours des peuples cavaliers dont toute la vie est centrée autour du cheval. C'est le cas notamment chez les Mongols où les enfants apprennent à monter avant de marcher.

Renouveau de l'utilisation au travail

Tout au long du XXe siècle, le cheval a été délaissé suite à la motorisation de la société. Il a disparu du paysage des villes face à la montée de l'automobile. Ainsi, Paris hébergeait plus de 50 000 chevaux au début du siècle dernier dont environ 10 000 dédiés au transport public. De nos jours, cette ville reste une des grandes capitales européennes où la circulation à cheval est interdite sauf par dérogation. Certaines races de cheval de trait ont failli disparaître avec la fin du halage et la mécanisation de l'agriculture.
Certaines utilisations traditionnelles du cheval ont toujours continué par tradition plus que pour des raisons économiques comme la surveillance de troupeaux en Camargue. En France, après avoir été délaissé en tant qu'outil de travail, le cheval est de nouveau employé dans de nombreuses tâches dans le cadre d'une société qui se veut davantage sensible à l'écologie.

Débardage
Débardage 
Le cheval passe à des endroits difficilement accessibles au tracteur et n'endommage pas le sol. Cette activité est en développement grâce à un bon rapport rendement/coût dans certaines configurations de terrain. Exemple de lieux de débardage en France : bois de Vincennes (Paris), parc de La Courneuve (La Courneuve, Seine-Saint-Denis), parc de Saint-Cloud (Saint-Cloud, Hauts-de-Seine), etc.
Hippothérapie 
Les associations utilisent le cheval comme un intermédiaire qui contribue à la thérapie de personnes souffrant d'un handicap physique ou mental ou qui sont déstructurées socialement. Les mouvements du cheval contribuent à fortifier les muscles du cavalier et ce dernier est astreint à faire preuve d'attention et de raisonnement. Le cheval est également utilisé sans être monté. La thérapie consiste alors pour le patient à entrer en contact avec un animal et à interagir avec lui.

Cours de labour à Beaune
Labour 
Longtemps associé à une image de sous-développement, le travail du sol par traction équine reprend de l'ampleur en particulier en viticulture. Cette pratique est tout particulièrement respectueuse des terroirs en limitant les tassements de sol dus au poids des engins agricoles motorisés, elle s'inscrit donc idéalement dans une démarche de développement durable[51].

Police montée anglaise
Police montée 
Outre la traditionnelle Garde républicaine qui, outre ses missions de représentation, assure des patrouilles montées dans des massifs forestiers ou jardins, il existe un renouveau des unités montées de police ou de gardien d'espaces verts. Un agent à cheval a une capacité de déplacement accrue, bénéficie d'une vision haute et dégagée, inspire le respect et rentre plus facilement en contact avec la population par l'intermédiaire de sa monture. Exemples de police montée : Gendarmerie royale du Canada (GRDC ou GRC), police montée à La Courneuve (Seine-Saint-Denis, France), à Orléans (Loiret, France), etc.
Recherche et sauvetage montée 
Le cheval est utilisé par des unités de recherche et de sauvetage aux victimes au Canada.
Ramassage des ordures 
Utilisation anecdotique, mais réelle comme à Trouville (Calvados, France).

Boucherie chevaline

Articles détaillés : Viande de cheval et Hippophagie.
La viande de cheval est une viande rouge appréciée dans certains pays mais considérée comme taboue dans d'autres, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, et dans une moindre mesure la France. Cette aversion de l'hippophagie provient de son interdiction par les papes Grégoire III en 732 et Zacharie en 751. En 2005, 24 460 tonnes de viande chevaline furent consommées en France, et il existe environ 1000 boucheries spécialisées[52].

Cheval dans la culture

Article détaillé : Symbolique du cheval.
Depuis ses premières représentations sur les parois des grottes telles que la grotte de Lascaux, le cheval a toujours été présent dans la culture humaine, que ce soit par le biais de mythes et de légendes, d'œuvres d'art ou d'œuvres de fiction. L'animal possède une vaste symbolique et des histoires le mettent en scène dans des pays aussi éloignés que la Grèce antique, l'Inde, la France, l'Iran ou encore les Philippines. Des qualités particulières et des attributs fantastiques peuvent être associés à ces chevaux, souvent décrits comme les montures des rois, des prophètes et des héros.

Sacrifice et inhumation

Article détaillé : sacrifice du cheval.
Nombre de peuples indo-européens, tels les Germains et les Celtes[53], développent des cultes et des rituels liés au cheval et à son sacrifice. Certains trouvent leur explication dans les Brâhmana[54]. Ainsi, le rituel romain d'October Equus, impliquant le sacrifice d'un cheval en octobre, est rapproché du rituel indien ancien appelé ashvamedha. Les mythes indo-européens sont fortement influencés par la domestication du cheval. En Basse-Saxe et dans la lande de Lunebourg, on trouve encore beaucoup de maisons anciennes ornées de deux têtes de chevaux en bois : il s'agit peut-être là de la marque d'une tradition qui remonte aux temps où les têtes des chevaux sacrifiés étaient fixées sur les huttes pour protéger les habitants et bannir le mal[54]. Le cheval est également l'animal que l'on retrouve entérré avec l'Homme : un cimetière a été découvert en France avec des tombes d'hommes et de chevaux disposés volontairement dans certaines positions[54].

Mythes et légendes

Le cheval est très présent dans la mythologie grecque, notamment avec le fameux cheval ailé Pégase, et les Centaures, créatures mi-homme mi-cheval. Les cavales de Diomède sont des juments carnivores et sauvages capturées par Héraclès[55] ,[56]. Selon la tradition, Bucéphale, le cheval d'Alexandre le Grand, descendrait de l'une d'elles[57]. Chez les dieux grecs, le cheval est l'attribut de Poséidon, dieu des océans et des mers, qui l'a créé et a appris aux hommes à le monter[58]. Les chevaux du soleil tirent le char d'Hélios selon les anciennes traditions[59] et Ulysse fait construire le Cheval de Troie, un cheval de bois géant dans lequel il cache des soldats pour prendre la ville de Troie[60].
Les peuples celtes accordent une grande place au cheval à travers les déesses comme Épona, déesse-jument gauloise dont le culte a été reprit par les romains. L'intelligence et la férocité des chevaux de bataille est louée dans les épopées héroïques et la légende arthurienne. Certaines traditions perdurent jusqu'à nos jours, comme celle de la Kelpie, un cheval aquatique du folklore écossais qui transporte ses victimes dans l'eau. La mythologie nordique mentionne aussi un très grand nombre de chevaux dans les Eddas et les sagas, dont le plus célèbre est Sleipnir, l'étalon à huit jambes du Dieu Odin.
Dans la tradition chinoise, le cheval représente les nomades des steppes. Il est aussi le symbole des « barbares ». Les Chinois s'en servaient pour tirer les chars mais évitaient de le monter[réf. nécessaire]. Un signe zodiacal chinois correspond au cheval. En Inde, un des avatars de Vishnou est le cheval blanc, cet animal est aussi lié aux hymnes à Indra, divinité de la guerre. Une figure mythique du cheval est le qilin, décrit comme la licorne asiatique. Dans le légendaire coréen, Chollima est un cheval ailé trop rapide pour être monté.

Religions

Mahomet lors de l'épisode du Voyage Nocturne chevauchant le cheval Bouraq et entouré d'anges, dont l'archange Gabriel, à gauche.
Dans la religion chrétienne, les cavaliers de l'Apocalypse montent chacun un des quatre chevaux apparus à l'ouverture des quatre sceaux. Ils sont mentionnés dans la Bible, dans le 6e chapitre du Livre d'Apocalypse, qui prédit qu'ils chevaucheront lors de la fin du monde. Les quatre cavaliers sont nommés « Guerre », « Famine », « Pestilence » et « Mort ». Au Moyen Âge, l'image du cheval réapparaît à travers la licorne, animal fantastique et christique qui possède une longue corne sur son front. Saint Georges, martyr chrétien, est souvent représenté à cheval en train de terrasser un dragon. Il est le saint patron des chevaliers.
Selon certains contes, Allah crée le cheval à partir d'un pincée de vent et le donne au guerrier en lui déclarant : « Va et, sur son dos, tu goûteras aux jouissances que je te réserve dans mon paradis. »[61]. Kuhaylan est considéré comme étant le premier cheval dressé dans l'histoire de l'humanité pour les Arabes. Il appartient à Ismaël, fils d'Abraham. Les chevaux jouent un rôle important dans tous les textes fondateurs arabes. Ainsi, Al-Bouraq, dont le nom signifie « éclair », est le cheval ailé à tête de femme et queue de paon sur lequel Mahomet, guidé par l'archange Gabriel, voyage de nuit de La Mecque à Al-Aqsa (la mosquée lointaine) au cours du Miraj.

Dans les arts

Cheval effrayé d'Eugène Delacroix
Tapisserie de Bayeux, datée du XIe siècle
Article détaillé : Cheval dans l'art.
Le cheval est très représenté dans l'art, tant en peinture qu'en statue. De nombreux peintres se sont pris de passion pour le cheval : en 1812, Théodore Géricault et son Officier chasseur à cheval, Eugène Delacroix et ses Chevaux arabes se battant dans une écurie en 1860, Auguste Rodin et Le cheval en 1864. La Tapisserie de Bayeux présente 202 chevaux. On trouve le cheval célébré en poésie chez Paul Verlaine, dans les Chevaux de bois (Bruxelles II ), ou Paul Fort et sa Complainte du petit cheval blanc, ou Jacques Prévert et son Cheval Rouge. Quelques chansons, dites populaires, ont glorifié le cheval : Stewball, d'Hugues Aufray, Le petit cheval de Georges Brassens, Saucisson de cheval no 1 de Boby Lapointe, Les chevaux de Jacqueline Dulac, La Ballade Du Cheval Mallet, de Tri Yann, Le cheval de Jacques Brel, Demandez à mon cheval (Florent Pagny).
Robert Doisneau photographia, en 1942, un cheval qui avait glissé sur le verglas et qui n'arrivait plus à se relever : Le cheval tombé.

Sculpture équestre

Article détaillé : statue équestre.
L'intérêt militaire du cheval a donné un genre d'art particulier : la statue équestre, qui représente de manière hagiographique un chef d'État, un chef militaire ou un héros. De par sa nature, elle ne peut être que très difficilement réalisée en pierre, le bronze est préférable, mais même dans ce métal, sa réalisation tient de la prouesse. De manière anecdotique, il existerait une règle tacite tendant sans doute de la légende urbaine[62] et, dans les faits, peu suivie, qui permettrait de déterminer les conditions de la mort du cavalier : lorsque le cheval a deux jambes levées, son cavalier est mort au combat, tandis que lorsque seule une jambe est levée, le cavalier est mort à la suite de ses blessures au combat. Si les quatre jambes touchent terre, le héros est mort naturellement. La plus ancienne encore intacte est celle de Marc Aurèle à Rome. La plus grande statue équestre connue est celle du cheval de Léonard.

Littérature et œuvres audiovisuelles

Article détaillé : Cheval dans la fiction.
Europe
Compagnon constant des héros, le cheval est plus rarement mis en scène pour lui-même. Miguel de Cervantes a créé Rossinante, la jument de Don Quichotte. Au XIXe siècle, Anna Sewell créé le premier roman animalier avec Black Beauty, narré par le cheval lui-même. À l'époque contemporaine, Jolly Jumper est la monture du personnage titre de la bande dessinée Lucky Luke. Crin-Blanc, chef d'un troupeau de chevaux de Camargue en liberté, est le héros du court métrage éponyme d'Albert Lamorisse, couronné du prix Jean-Vigo en 1953. Tornado est le destrier de Zorro. Gripoil (en version originale ShadowFax), est le cheval de Gandalf dans Le Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien. Ulysse, vieux cheval qui doit être livré à un picador dans les arènes d'Arles dans le film français d'Henri Colpi, Heureux qui comme Ulysse, avec Fernandel, dénonce le remplacement de l'animal par la machine. Le Cheval venu de la mer, film irlandais de Mike Newell, sur un scénario de Jim Sheridan, sorti en 1994 en France, met en valeur l'importance de l'animal en Irlande et dans les croyances populaires.
Amériques
Plusieurs chevaux illustrent les œuvres de fiction américaines. La série L’Étalon noir raconte les aventures de Black, un grand crack de course, et d'Alec son jeune jockey. Les aventures de Flicka sont racontées dans les romans de Mary O'Hara : Mon amie Flicka, Le Fils de Flicka et L'Herbe verte du Wyoming. Une autre cheval de fiction américaine est Mister Ed, « le cheval qui parle », héros de série télévisée des années 1960. Pilgrim est le cheval de la jeune Grace, 14 ans, dans L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, le best-seller de Nicholas Evans qui donné le film de Robert Redford. Hidalgo est un mustang qui participe à une grande course en Arabie, et que Joe Johnston met en scène en 2002.

Chevaux célèbres

Certains chevaux sont rentrés dans la postérité et leur nom est devenu célèbre. Ils peuvent l'être grâce à la notoriété de leur propriétaire, tandis que d'autres ont brillé par leurs performances sportives ou de spectacle. Enfin, quelques-uns possèdent des particularités physiques.

Chevaux historiques

Victoire dans Thèbes et Mout est satisfaite sont les deux chevaux préférés de Ramsès II avec qui il participe à la bataille de Qadesh. Bucéphale est le cheval d'Alexandre le Grand. Incitatus, que Caligula nomma consul. Roan Barbary, cheval du roi Richard II d'Angleterre. Old Billy, le plus vieux cheval, né en 1760 et mort le 27 novembre 1822, à l'âge de 62 ans[63]. Nickel, Le Vizir et Marengo, chevaux de Napoléon 1er. Serko, cheval ayant traversé 9 000 km dans l'Empire russe en deux cents jours et qui a inspiré un roman et un film. Isham, cheval blanc de Buffalo Bill. Iris XVI, cheval du maréchal Leclerc et fusillé pendant la Seconde Guerre mondiale pour acte de résistance car il a tué un officier allemand.

Chevaux de course

Article détaillé : Liste de chevaux de course.
Statue de Seabiscuit devant l'hippodrome de Santa Anita en 1942
Bellino II, première grande star du trot français, au palmarès exceptionnel (3 Prix d'Amérique, 3 Prix de Cornulier, 3 Prix de Paris...)[64]. Général du Pommeau, qui a disputé les plus grandes courses françaises et européennes. À Vincennes, sa plus grande victoire reste le Prix d'Amérique de l'an 2000, remporté dans la réduction kilométrique de 1 min 12 s 60 centièmes. Ourasi, quadruple vainqueur du Prix d'Amérique (record)[65]. Varenne, record du monde des gains pour un trotteur (6 035 666 €)[66]. Jag de Bellouet, record des gains pour un trotteur français (4 223 699 €)[67]. Persik, prestigieux étalon qui a gagné un nombre impressionnant de courses d'endurance et père de nombreux gagnants en raids nationaux et internationaux, mort à 32 ans le vendredi 24 août 2001. Seabiscuit, cheval américain de course dont les victoires inattendues ont redonné l'espoir à des millions de personnes durant la Grande Dépression.

Chevaux de sport

Jappeloup de Luze, médaillé d'or de saut d'obstacles aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 sous la selle de Pierre Durand. Milton, cheval de John Whitaker, au palmarès exceptionnel et considéré par beaucoup comme le meilleur cheval de saut d'obstacles de tous les temps. Huaso, pur-sang chilien détenteur du record du monde de hauteur en saut d'obstacles depuis 1949 avec 2,47 m.

Chevaux de spectacle et autres

Certains chevaux accèdent à la célébrité grâce au spectacle ou à un physique particulier, comme Stormy, une femelle zébrule issue du croisement d'un zèbre et d'un cheval, dressée grâce aux méthodes éthologiques d'Andy Booth, ou encore Tritonis, le plus grand pur-sang anglais, mort en septembre 1990 à l'âge de sept ans, qui mesurait 1,98 m et pesait 950 kg[63]. Templado est un cheval lusitanien du spectacle équestre Cavalia, réputé pour son allure et son immense crinière, et Zingaro, un cheval frison noir ayant appartenu à Bartabas, qui a donné son nom à la troupe. Black Beauty est le cheval ayant joué dans la série Les Aventures de Prince Noir.

Idiotismes

Article détaillé : Idiotisme animalier.
De par sa proximité historique avec la vie de l'homme, le cheval a donné lieu à de nombreux idiotismes animaliers dont de nombreuses expressions sont encore utilisées couramment. On notera les exemples les plus typiques de la langue française comme « Prendre le mors au dents », « Partir du bon pied », « Prendre les rênes », « Avoir une fièvre de cheval », « un remède de cheval » ou « monter sur ses grands chevaux ».